Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Une souris rose
  • : Chroniques ordinaires d'une socialiste de Haute-Garonne.
  • Contact

Paroles

On est socialiste à partir du moment où l'on a cessé de dire « bah,  c'est l'ordre des choses et nous n'y changerons rien », à partir du moment où l'on a senti que ce prétendu ordre des choses était en contradiction flagrante avec la volonté de justice, d'égalité et de solidarité qui vit en nous.

Léon Blum

Rechercher

Archives

29 décembre 2013 7 29 /12 /décembre /2013 14:58

FeteDeLactionnaire.jpg

Cette fin d'année fiévreuse est le parfait moment pour se plonger dans quelques données économiques. Au point où en est ma tête, allons y.

Parce que ça commence à bien faire d'entendre parler de coût du travail. Mais pas d'une manière factuelle, raisonnée, économique. Pas pour réfléchir à la proportion de ce qui pèse sur les revenus du travail par rapport à ce qui pèse sur d'autres revenus. Non, quand on utilise cette expression, c'est la plupart du temps pour bien mettre en avant que nous, salarié-e-s, travailleurs-travailleuses comme disait Arlette, sommes un coût, un poids, un boulet qu'on se traîne, mais qu'il conviendrait de réduire, diminuer, si possible faire disparaître - ah, l'usine sans salarié, le rêve de certains...

Et bien non, nous ne sommes pas un coût, nous sommes ceux qui produisent les richesses et qu'il convient de correctement rémunérer pour cela.

Quelques graphiques sont donc bienvenus pour donner un autre éclairage. Merci de les faire passer à François Lenglet, qu'il puisse les avoir s'il veut les montrer dans le poste en support à ses brillantes analyses (car je ne crois pas qu'il soit syndiqué à la cgt). Les graphiques ont été faits à partir de données INSEE.

Je ne suis pas économiste, je m'exprime avec ma propre compréhension - les experts de passage sont libres d'apporter leurs commentaires.

Bon. Regardons par exemple l'évolution des dividendes par rapport aux indicateurs d'investissement et de salaires.

image-copie-1

La FBCF est la Formation Brute de Capital Fixe.

Définition INSEE : La formation brute de capital fixe (FBCF) est constituée par les acquisitions moins cessions d'actifs fixes réalisées par les producteurs résidents. Les actifs fixes sont les actifs corporels ou incorporels issus de processus de production et utilisés de façon répétée ou continue dans d'autres processus de production pendant au moins un an.

C'est un indicateur très utilisé qui donne une mesure de l'investissement, essentiellement matériel (par exemple achat de machines, bâtiments,...), réalisé pendant une année. Il intègre aussi certains investissements immatériels (par exemple achat de logiciels), mais pas tous. Il inclut ce qui concerne le simple renouvellement d'équipements usés ou obsolètes.

Pour le reste, les courbes se passent de commentaires, non ?

Regardons aussi l'évolution comparée de la part des salaires et des dividendes dans la Valeur Ajoutée.

image-copie-2

 

Définition INSEE : Valeur ajoutée : Solde du compte de production. Elle est égale à la valeur de la production diminuée de la consommation intermédiaire.

La Valeur Ajoutée permet de mesurer la valeur ajoutée par une activité. C'est en gros la différence entre la valeur des produits (le Chiffre d'Affaire pour une entreprise) et la valeur des achats nécessaires à la réalisation du produit (consommations intermédiaires: marchandises, matières premières, services...). Sur ce supplément de valeur, l'entreprise doit rémunérer ses salariés, payer ses frais de fonctionnement (loyers par exemples), ses impôts et taxes, ses investissements, et rémunérer le capital...

Là aussi, les courbes sont plutôt éloquentes, ne trouvez-vous pas ?

Alors, le coût du capital, on en parle ? Augmenter les salaires, on y pense ?

Partager cet article
Repost0
6 décembre 2013 5 06 /12 /décembre /2013 22:16

mandela.jpg

C'était un vieux monsieur, malade et fatigué, déjà un peu ailleurs, comme on peut l'être à 95 ans.

Ce jeudi soir, il s'est éteint.

Et depuis, la planète partage un dernier salut à cet homme.

Rare et impressionnant.

Des chefs d'Etat du monde entier lui rendent hommage, des USA à la France des drapeaux sont mis en berne.

Des religieux de toutes sortes le saluent.

Des anciens vieux compagnons de route, un peu partout, le pleurent.

Sur les réseaux sociaux, des adolescents qui ne l'ont pas connu en activité en parlent comme d'une icône.

Des organismes qui d'ordinaire ne se mèlent pas de politique font exception pour lui, comme la NASA qui diffuse cette photo de son pays prise de la Station Spatiale Internationale.

Quel Mandela est le vôtre ?

Le mien est celui du "libérez Mandela", du Asimbonanga de Johnny Clegg, de ce visage inconnu que la prison rendait au monde, de ces années de transition où on se demandait ce qu'allait devenir l'Afrique du Sud.

Cet homme, certainement, a changé son pays, et le monde. Mais lui, au fil des ans, a évolué, mais pas changé, au fond.

Les images et les mots se succèdent, admirable trajectoire de vie.

Mandela1961.jpg

Ce jeune avocat impeccablement habillé.

Ce combattant au visage rond et dur à la fois, ce visage que longtemps on gardera en dernière référence.

1964, je n'étais pas née, mais j'ai entendu depuis cette voix enregistrée au procès de Rivonia, si émouvante, disant : "Mon idéal le plus cher a été celui d'une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie et avec des chances égales. J'espère vivre assez pour l'atteindre. Mais si cela est nécessaire, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir".

"Life, life", disaient-ils dehors après le verdict. Car si ce sont maintenant les 27 ans de prison que l'on retient, c'est à ce moment là la peine de mort que risquaient les accusés.

Ces mots lus par Winnie Mandela, de celui qui préféra l'enfermement à la trahison de son idéal. "Your freedom and mine cannot be separated. I will return."

mandela-1990.jpg

1990, ce point levé, ce visage que l'on découvre, quel choc.

Et 4 ans plus tard, cet homme rayonnant qui glisse un bulletin dans l'urne, pour la première fois de sa vie, à 75 ans.

Tant d'images, tant de symboles, tant de choix droits.

La prison plutôt que le renoncement. La réconciliation plutôt que l'alternance. Un seul mandat plutôt que le mandat de trop.

Il nous a émus. Il nous a mobilisés. Il nous a élevés.

Il continuera.

"Repose en paix Madiba. Nos coeurs, ton linceul" (Christiane Taubira).

 

Partager cet article
Repost0
25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 21:12

image

Bon sang mais c'est bien sûr !

Cette évidence m'a sauté aux yeux ce vendredi soir, alors que je faisais un peu de rangement dans mon bureau.

Il y a deux jours, la présentatrice du Grand Soir 3 soulevait en effet un code du travail pour montrer comme il était GROS, sous le nez de ses invités, dont Karine Berger et Gérard Filoche, tous deux camarades, mais de points de vue opposés à propos de la réforme Sapin de l'inspection du travail.

Au passage, j'y ai appris que pour Karine Berger le rôle de l'inspection du travail devait être dorénavant de conseiller les entreprises. Ce qui ne manqua pas de m'étonner, moi qui croyait qu'il s'agissait d'abord de protéger les salariés et de faire respecter ce fameux code du travail.

Mais bref, cela fut l'occasion de remettre sur le tapis cette question que le Medef agite régulièrement : le code du travail serait trop gros, trop compliqué, trop contraignant, donc. "La liberté de penser s'arrête là où commence le code du travail", disait Laurence Parisot. Il faut le simplifier, c'est du bon sens, pensez donc ma bonne dame. En réalité, si on pouvait le supprimer ce serait mieux, mais il ne faut pas trop le dire pour ne pas effrayer le législateur potentiellement ami.

Le Medef, mais aussi donc certains journalistes. Avec des arguments de poids, objet à l'appui devant les caméras. Gérard Filoche eut beau faire remarquer que ces éditions incluaient tout un tas de commentaires et jurisprudences, le code lui-même n'ayant rien de si gros, peine perdue.

C'est donc avec certitude que je vous livre mon argument du vendredi. Voyez donc, comparez la taille de ces deux ouvrages, et concluez vous-même.

Il faut ab-so-lu-ment simplifier la langue anglaise.

Partager cet article
Repost0
12 octobre 2013 6 12 /10 /octobre /2013 21:47

Depuis Juillet 2012, ils sont en lutte. C'est long, 15 mois.

Et pourtant, de manifestations en incertitudes, de colères en doutes, encore ces jours ci, toujours sur le pont

Un clip hommage à la ténacité et à l'imagination de ceux qui se battent pour leur emploi et pour l'avenir de leur métier.

Merci à Jacques Monteau, délégué cgt à Sanofi Toulouse, de me l'avoir fait découvrir.

Partager cet article
Repost0
2 octobre 2013 3 02 /10 /octobre /2013 22:12

CodeDuTravail.jpg

Voilà donc que l'activisme bien mené de quelques grands distributeurs pour libéraliser le travail du dimanche et le travail de nuit semble trouver un écho favorable chez certains journalistes, y compris de gauche, chez certains politiques, y compris socialistes, chez les gens ordinaires, y compris ceux qui sont potentiellement impactés en tant que travailleurs.

Au nom de la liberté de chaque consommateur de pouvoir acheter tout, tout le temps, il faudrait donc accepter d'avoir une catégorie de citoyens qui subissent des horaires atypiques, en disant merci, en plus. Ceux qui s'opposeraient à cela seraient des bouseux de provinciaux qui n'auraient rien compris aux contraintes des grandes villes, ou des syndicalistes bolchéviques d'un autre âge.

Vraiment, je suis tombée assise de lire certains commentaires et arguments.

Devant cette offensive, je ressens le besoin de vous infliger ce billet. Lu et entendu, revue de gros et de détail.

"Après le travail, je vais faire du sport, c'est pratique de pouvoir faire les courses après"

Ben oui, mon gars, peut-être. Mais pour la plupart des gens, faire les courses, c'est une contrainte, une obligation, pas toujours au moment parfait. Ils font avec. Ils s'organisent. Faut-il donc des salariés ayant vocation (comme dit l'autre) à être au service de ceux qui veulent être libres de tout ?

"Qui n'est jamais allé au Monoprix après 21 heures ?"

Heu, moi... Déjà, après 20h, quand par exceptionnel il m'est arrivé de passer dans la galerie marchande qui est sur ma route, je me suis sentie mal à l'aise pour ceux, souvent celles, obligés d'être là pour quelques clients. Qu'une pharmacie reste ouverte, qu'un boulanger travaille la nuit, oui, on le comprend. Mais un impérieux besoin d'aller chez Séphora ou Monoprix après 21h, j'ai du mal à y croire.

"Je ne sors pas du boulot à 18 heures moi". "Si on m'enlève les dimanches et les soirées après 21h je ne sais pas quand je vais faire les courses"

Comment dire... Bien sûr, certains ont des contraintes. Des fausses, parfois (ah, les discussions de bureau surprises au moment des négociations 35h, où des hommes disaient que s'ils étaient obligés de partir à 19h30 ils devraient s'occuper de la marmaille à la maison...). Un peu de bonne foi ou d'organisation de base pour tout adulte raisonnable devrait suffire à les surmonter. Des vraies, parfois aussi, je le conçois bien. Mais alors, parce que des contraintes qui rendent la vie compliquée (horaires de travail, transports pénibles, logement trop loin,...) pèsent sur certaines personnes, il faudrait en ajouter à d'autres ? C'est générer une régression sans fin et laisser se développer des vies de fous. Ou alors, on peut aussi revenir à la source, lutter contre les causes, au lieu de générer d'autres problèmes avec de mauvaises solutions.

"Oui mais c'est sur la base du volontariat, les salariés sont plus payés" "Ce sont des étudiants, comment vont-ils payer leurs études?"

Alors là, il faut vraiment arrêter avec ça. Le volontariat, désolée mais ça n'existe pas ! Dans les discours de certains (en général qui n'ont jamais connu un travail salarié), dans les contes, oui, mais pas dans la vraie vie. Pour le reste, est-il normal de devoir compenser des salaires trop bas ou un pouvoir d'achat trop faible par des primes pour des horaires destructurés ? Est-il normal que des étudiants doivent travailler pendant leurs études ? C'est un bien beau cycle infernal qu'on voudrait nous vendre. 

"Etes vous favorables à l'ouverture des magasins le dimanche ?"

Ah ben oui. Enfin, 100% des gens qui étaient dans les magasins de bricolage dimanche dernier répondaient ça dans ma télé. Tou m'étouna ! comme on dit en Limousin. Le microtrottoir associé disait que oui, ça pouvait être "pratique" (encore). Mais, et vous, seriez-vous prêts à travailler le dimanche ? demandait-il ensuite. Ah ben NON hein. Voilà voilà.

"On ne dira jamais assez tout le mal que la cgt a pu faire à la France depuis 60 ans"

Tant qu'à faire, autant en profiter pour en rajouter sur le dogmatisme de la cgt (ou d'autres syndicats, mais la cgt, c'est mieux, car ce sont des ROUGES comme chacun sait, qui étouffent des chatons au petit déjeuner en lisant la Pravda), et s'offrir une offensive anti syndicale en plus d'une offensive libérale.

"La liberté de penser s'arrête là où commence le code du travail", disait Laurence Parisot. C'est en substance ce que relaient tous ceux qui jugent inacceptable qu'on puisse s'opposer au travail de nuit (euh, oui, 22h, dites, c'est du travail de nuit), ou chercher à le limiter.

Car rappelons que les magasins Monoprix avaient été condamnés. Comme les magasins de bricolage ont ouvert illégalement ce dimanche. Et que le rôle d'un syndicat n'est certainement pas de s'asseoir sur le code du travail, mais de le faire respecter. De défendre les salariés, pas en cédant au classique chantage à l'emploi. Bien sûr, l'intérêt collectif se heurte parfois aux intérêts individuels. Les principes, les valeurs collectives, le long terme, doivent être confrontés ce que les salariés, en tant que personnes, expriment et souhaitent, à court terme. Il faut toujours entendre, parfois convaincre, souvent choisir. Tout syndicaliste sait cela et connaît ce dilemne des équilibres. Je pourrais donner de multiples exemples. Quoi qu'il en soit, un syndicat qui mettrait en avant la liberté de chacun à tout prix, pour moi, c'est le MEDEF ou un syndicat patronal, épicétou.

"Ce qui est incroyable c'est que la cgt puisse mettre son veto alors que les autres ont signé un accord"

Mouaaahahahaaa. Une affirmation bien péremptoire qui montre que son auteur ne connait rien au sujet. Et oui, bien sûr, un ou des syndicats majoritaires dans une entreprise peuvent faire valoir leur droit díopposition à un accord. C'est ce qu'avaient fait cfdt et cgt à Continental Toulouse. Ce n'est pas toujours simple à assumer, mais c'est démocratique, et c'est courageux. Au passage, c'est une avancée de la loi dite de modernisation sociale de Sarkozy, tiens donc.

Et alors, on fait quoi ?

Réconcilier le cerveau du consommateur et celui du citoyen, disait Arnaud Montebourg, pour mettre en avant le dilemme entre l'un qui veut le moins cher possible et l'autre qui veut des emplois de qualité en France.

Ce serait bien de le réconcilier aussi avec celui du travailleur.

Quant aux élus qui s'obstinent, au nom d'un soi disant pragmatisme, à risquer de détricoter les garanties collectives, au lieu de les défendre, rendez-vous aux prochaines échéances.

Partager cet article
Repost0
29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 13:53

travailledimancheaffiche

Il était une fois un pays où tout se passait merveilleusement bien.

Les habitants y vivaient pleinement heureux. Ils avaient tous un travail, si on pouvait appeler cela ainsi. Disons plutôt un métier, car chacun choisissait exactement ce qu'il voulait faire. Ils en vivaient tous confortablement, ce qui leur permettait non seulement d'assurer facilement leur quotidien mais aussi d'avoir des loisirs variés. Partout, les conditions de travail étaient bonnes et les rythmes de travail s'adaptaient au rythme de vie de chacun.

Ainsi, personne n'était obligé, pour compenser un salaire trop bas, de travailler à des moments où il n'en avait pas envie. Personne n'était obligé, pour obtenir ou garder un emploi, de devoir accepter des conditions nuisant à sa vie de famille, à sa vie sociale, ou à sa santé. Personne n'était obligé de rien, en fait. On appelait ça le volontariat.

Et oui, c'était sur la planère Mars, comment avez-vous deviné ?

Bizarrement, le dimanche, les gens allaient se promener vers les anneaux de Saturne ou chercher des champignons dans les forêts d'Uranus. 

Bon dimanche !

Partager cet article
Repost0
4 septembre 2013 3 04 /09 /septembre /2013 12:45

limousin.jpg

Oradour.

Ce nom familier résonne particulièrement, ce jour où deux présidents y font, ensemble, une visite toute en symboles.

Oradour, pour moi, c'est d'abord un lieu comme un autre. Un panneau indicateur que l'on croise sans y prêter attention. Là où habitaient copains et copines de collège. Au bord de cette Glane où je suis allée pêcher.

Un jour, ce fut aussi une visite. Au collège certainement. Bizarrement, je ne m'en souviens pas particulièrement. En revanche je revois parfaitement les ruines, l'intérieur de l'ancien village, avec tout ce que hurlent les pierres silencieuses.

Plus tard seulement, le jour où j'ai vu quelqu'un faire un long détour de voyage pour aller voir Oradour, vint réellement la conscience de l'importance de ce lieu.

Et à chaque passage sur la route qui longe le mémorial et les murs écroulés, c'est comme un voile de froideur qui soudain tombe sur la verte et paisible campagne limousine.

"Ma première surprise est de constater que le nouveau village, reconstruit après-guerre, est immédiatement voisin de celui qui a été détruit", écrivait cette lycéenne.

Oui, comme une proche évidence, la vie qui coule à côté de l'horreur apprivoisée, si l'on peut dire, pour le devoir de mémoire.

A l'occasion de cette journée, je partage de nouveau ce clip tourné à l'attention des jeunes générations.

Car la bête est toujours là, tapie dans les recoins les plus sombres de l'âme humaine, nourrrie par les crises, agitée par certains et sous-estimée par d'autres.

Soyons aussi vigilants qu'elle est maligne.

Partager cet article
Repost0
30 août 2013 5 30 /08 /août /2013 11:52

BRpYAEiCQAAQX9r-large

Moi en tout cas, je serai dans la rue, en réponse à l'appel unitaire des syndicats, pour défendre une autre réforme des retraites.

Car décidemment, ce projet, s'inscrivant dans la logique d'allongement de la durée de cotisations, ne passe pas.

Je n'y reviens pas, j'ai déjà dit tout le mal que j'en pensais ici et .

Les annonces du gouvernement n'ont en rien rassuré les organisations qui appellaient à cette journée de mobilisation interprofessionnelle, bien au contraire.

Une réforme qui pénalise les salariés et la jeunesse, juge la CGT.

Une réforme anti-jeunes, dit FO.

43 ans de cotisation: une absurdité, pas question, dit l'UNEF, qui appelle à manifester le 10 septembre.

Une réforme contre les jeunes, dit l'UNL, qui appelle aussi à se joindre aux syndicats de salariés.

Ce ne sont, il est vrai, que les 1er et 3e syndicats de salariés, et les 1eres organisations étudiante et lycéenne. Une paille.

Rendez-vous nombreux le 10 ! A Toulouse, départ 11h00 Compans-Cafarelli.

La carte de France des manifestations est consultable ici (beaucoup manquent encore, elle sera mise à jour les prochains jours).

Partager cet article
Repost0
27 août 2013 2 27 /08 /août /2013 21:52

carmencru

Que voilà une bonne rentrée.

Revenue au travail depuis deux jours, j'avais encore l'esprit à remercier Mitterrand/Mauroy pour ma 5e semaine de congés payés et Jospin/Aubry pour mes jours de RTT dépensés avec bonheur.

Mais ça, c'était avant, bien sûr. Du temps où la gauche amenait des progrès notables pour les salariés, au lieu de leur casser le moral.

Oui, je suis en colère, vous l'avez remarqué ? C'est que la perspective de devoir, au choix (enfin, au choix de mon employeur à vrai dire) m'user les yeux à travailler encore à 67 ans, ou traverser une période de chômage encore plus longue, en tant que senior fatiguée et trop chère, a tendance à me contrarier un tantinet.

J'avais pourtant espoir que seraient entendues les voix de tous ceux qui disaient leur opposition à ce type de mesure. 

En Juillet, Marisol Touraine avait profité d'un déplacement à Toulouse pour rencontrer les élus et "cadres", comme on dit, du PS de Haute-Garonne. Elle souhaitait aborder le sujet des retraites, ce qu'on ne pouvait qu'apprécier. J'avais alors saisi l'occasion de tenter de dire pourquoi les déclarations de François Hollande sur l'allongement de la durée de cotisation avaient gâché mon 14 juillet. Pourquoi, en tant que salariée, je ne pouvais considérer que comme une trahison que mon parti se mette sur ce point dans les pas des réformes précédentes que nous avions pourtant combattues. Pourquoi, alors que j'aime beaucoup mon métier, que j'ai choisi après 6 ans d'étude, je m'imaginais mal au travail à partir d'un certain âge, et pourquoi j'étais bien convaincue de toute manière de ne plus y être (et au passage, pourquoi je ne remerciais pas l'ANI et sa clause mobilité forcée).

Ce que j'avais entendu ensuite ne m'avait pas vraiment rassurée.

On m'a expliqué pourquoi il fallait une réforme des retraites. Mais oui, certes, et personne ne le conteste ! La question est de choisir quelle réforme.

Sur le sous-emploi des seniors, on m'a dit qu'il fallait être optimiste, que la crise serait alors passée. C'est vraiment (faire mine d') ignorer que la France a, depuis longtemps, un taux d'emploi des seniors faible comparé à d'autres pays d'Europe. Et méconnaitre la politique de l'emploi des entreprises qui gèrent leur pyramide des âges à coup de plans sociaux ou de mesures d'âges plus ou moins sympathiques (à titre d'exemple avec des témoignages, à lire ici un article du Monde de 2010).

J'ai bien conscience d'avoir alors jeté comme un froid sur les plateaux repas. Mais c'est que ce sujet n'est pas un débat militant théorique. Depuis que j'ai commencé à travailler, ce sont sont 5 ans 1/2 de vie de retraite qui m'auront été prises par les réformes successives. La cerise sur le gâteau vient avec ce gouvernement pour lequel j'ai sacrifié tout ce temps à militer, qui non seulement fait siennes les réformes de la droite, mais encore en rajoute une couche.

Bien sûr, il y a des éléments positifs dans quelques mesures. Mais vous me permettrez de les oublier à cause de ce fichu allongement, et avec tous ceux, salariés et jeunes, qui réagissent particulièrement mal ce soir, de résumer ainsi ma pensée :

FAUT PAS POUSSER MEME DANS LES ORTIES

et

Rendez-vous le 10 septembre.

 

A lire aussi dans ma blogosphère :

- Retraites: la non-réforme foireuse de la gauche, chez Melclalex

- Le retour de l'attaque des retraites, chez Seb Musset

- Retraites ? La Bérézina..., chez Jegoun

- Réforme des retraites, trop bien, chez El Camino

- Jusqu'à 66 ans... Peut-être 68 ou 69 d'ici là, chez Falconhill

Et le mot de la fin :

 

ON AVAIT DIT

 

Partager cet article
Repost0
10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 20:34

Villemur.jpg

Et oui, quand c'est fini, ça continue. Ils ont tous été licenciés. Certains ont retrouvé du travail. Quelques uns à VMI, Villemur Industrie, sauvée du désastre, d'autres ici ou là, dans des domaines parfois très différents. Et certains, non.

Les Molex. Quelqu'un, un jour, m'a fait une réflexion sur cette manière, étrange selon lui, d'appeler des gens. C'est méconnaitre l'attachement des salariés à leur outil de travail, quand on ne le leur vole pas. C'est aussi méconnaitre le formidable esprit de lutte collective qui s'est développé. Tous différents, mais ensemble. Les Molex. Les Conti. Les Freescale. Etc. hélas.

Bref, les Molex seront ce jeudi 11 juillet une nouvelle fois devant un tribunal. Le Conseil des Prud'hommes de Toulouse va juger sur le fond, enfin, après les recours procéduriers vainement tentés par la direction de Molex, les dossiers des 190 ex salariés qui ont contesté le motif économique de leur licenciement, et donc la fermeture de l'usine de Villemur-sur-Tarn.

Le 30 mai dernier, une nouvelle décision de justice favorable est déjà tombée : le licenciement des anciens représentants du personnel a été annulé par le Tribunal Administratif de Toulouse. Rappelons que c'est Eric Woerth, alors ministre du Travail, qui en 2010 avait annulé la décision de l'inspection du travail qui, elle, avait refusé les licenciements au motif que la raison économique n'avait pas été justifiée. Il avait ainsi autorisé le licenciement des représentants du personnel.

Au delà de la satisfaction d'avoir, une nouvelle fois, eu justice, même 3 ans après, il est intéressant de noter que le délibéré souligne que l'analyse de la réalité de la justification économique ne pouvait se borner à celle de Molex SARL, c'est à dire la seule usine de Villemur, sans tenir compte de la situation du groupe Molex. Extrait :

MolexDelib.jpg

Et pour un résumé des épisodes précédents, voir sur ce blog Molex, 3 ans après.

Et donc, non, l'affaire Molex, ce n'est pas fini.

La CGT appelle à un rassemblement de soutien devant le TGI de Toulouse, place du Salin, ce jeudi 11 juillet 2013 à partir de 12 heures.

Partager cet article
Repost0