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  • : Chroniques ordinaires d'une socialiste de Haute-Garonne.
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On est socialiste à partir du moment où l'on a cessé de dire « bah,  c'est l'ordre des choses et nous n'y changerons rien », à partir du moment où l'on a senti que ce prétendu ordre des choses était en contradiction flagrante avec la volonté de justice, d'égalité et de solidarité qui vit en nous.

Léon Blum

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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 20:51

paulallies.jpg

Je reproduis ici une tribune de Paul Allies, secrétaire national adjoint à la rénovation au PS, publiée dans Libération et sur son blog sur Mediapart.

 

Ce 1er mars, la direction du Parti socialiste a adressé à ses cadres et à ses parlementaires une circulaire sur «les modalités de désignation des candidats aux élections municipales de 2014». Il n’y est nulle part question de l’organisation d’une primaire citoyenne. Les socialistes l’ont pourtant pratiquée pour l’élection présidentielle les 9 et 16 octobre 2011 ; ils avaient alors jugé que sa réussite avait été essentielle dans l’élection de François Hollande le 6 mai 2012. Le débat sur l’opportunité d’en reprendre le principe en l’adaptant au scrutin municipal a donc bien lieu d’être. En témoignent la contribution de Terra Nova en janvier sur«les primaires de conquête» (dont un des auteurs est Matthias Fekl, député socialiste du Lot-et-Garonne), mais aussi la résolution adoptée le 2 mars par la commission nationale «rénovation» du PS (dont une quinzaine de secrétaires et responsables fédéraux). Alors, pourquoi un tel déni partisan de ce qui restera comme une étape essentielle dans l’histoire du PS ?

Le recours à une primaire ouverte à toutes les formations de gauche et à tous les citoyens n’est pas qu’une opération de circonstance. Il repose sur un principe participatif qui remet en cause le modèle du parti fermé tel que construit par la social-démocratie à la fin du XIXe siècle. Il vise à transformer l’organisation politique d’une avant-garde éclairée ou supposée telle, en formation ouverte à la société. En cela il affronte deux questions.

D’abord celle de la crise d’une démocratie de moins en moins représentative. L’Assemblée nationale élue en 2012 ne compte que 27 % de femmes, dix députés issus de l’immigration et un seul ouvrier. Dans les municipalités, c’est pire puisqu’elles ne comptent que 0,4 % d’ouvriers. Et les femmes ne représentent que 10 % des maires des villes de plus de 3 500 habitants. L’éloignement social des citoyens vis-à-vis du pouvoir central et local ne cesse de s’accroître.

Ensuite vient la question de «faire la politique» dans un contexte de révolution cybernétique où la masse et la vitesse de l’information échangée invalident les pouvoirs hiérarchiques et oligarchiques. La rétention des choix programmatiques ou politiques par 200 000 adhérents ne se justifie plus. Il y a un autre horizon au militantisme dans la mobilisation des convictions et leur partage civique. La primaire présidentielle a entraîné 3 millions d’électeurs, heureux de conquérir un nouveau droit dans une élection pourtant anachronique.

L’application de la procédure aux municipales devrait être une nouvelle étape dans la marche rénovatrice des socialistes. Dans un contexte politique singulièrement difficile, elle serait la preuve d’une confiance dans la mobilisation populaire sans laquelle il n’y aura pas de changement, surtout si la loi sur le non-cumul des mandats ne s’applique pas. La direction du Parti socialiste a la mémoire courte, elle s’aveugle en préférant oublier la primaire et, avec elle, l’imagination démocratique qui a tant compté dans la dernière bataille présidentielle.

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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 12:29

Militer, selon moi, c'est agir, mais aussi écouter, confronter des points de vue, enrichir la réflexion par ce qui est au départ différent, capter ce qui se passe dans la réalité de la société. Il me semble que c'est aussi cela, la rénovation en politique : ouvrir plus grand nos yeux et nos oreilles sur ce qui se passe en dehors du Parti.

C'est pourquoi j'ai eu envie d'inaugurer une nouvelle rubrique, une table ouverte de partage d'opinions, en donnant place ici à des "invités", pour qu'ils s'y expriment librement.

J'inaugure la série avec un sujet qui me tient particulièrement à coeur. Cet article est publié dans le numéro de janvier de l'Avenir, le journal du PS de Haute-Garonne.

 

XavierP.JPGLa parole est à Xavier PETRACHI, CGT, animateur régional Midi-Pyrénées métallurgie et Délégué Syndical Central Airbus France.

 

Pour une politique industrielle innovante et productive
Toulouse, reine de l’aéronautique. De fait, la croissance de l’emploi industriel en Midi-Pyrénées est le résultat de celle du secteur aérospatial (Airbus, Astrium, Thales…). Ce colosse aux pieds d’argiles fait apparaître bien des brèches et cache une situation difficile pour les industries de la métallurgie dans notre région.
Hors aéronautique, Midi-Pyrénées a subi le choc de la crise financière. Chômage partiel à la SAM à Decazeville et à BOSCH à Rodez jusqu’à un jour sur deux pendant quasiment 2 ans. A Villemur fermeture de MOLEX que les 283 salariés ont de suite assimilé à des licenciements boursiers. Projet, rejeté par CGT et CFDT, de réduction de salaire avec chantage à l’emploi  à CONTINENTAL (Toulouse/Foix/Boussens) qui fait des milliards de bénéfices.  Annonce de 821 nouveaux licenciements à FREESCALE Toulouse qui sonne la mort du plus gros site de production de semi-conducteur en France.
Pour l’aéronautique, le plan POWER8 d’AIRBUS en 2006 prévoyait de modifier la chaîne de fournisseurs, d’externaliser en zone dollar, de céder des sites pour créer des champions de l’Aérostructure, et 10.000 suppressions d’emploi, 5.000 directes à Airbus, plus de 2.000 en France. Ces suppressions d’emplois se sont traduites par des départs en retraite anticipés, largement compensés par les milliers d’embauches faites depuis 2010 avec la croissance des programmes A320 et A330, la montée en régime de l’A380 et le nouveau programme A350.
Par contre, ce n’est pas la même « euphorie » parmi les fournisseurs. Airbus a créé AEROLIA à partir de ses sites de St Nazaire et Méaulte (Picardie), et Premium AEROTECH en Allemagne, pour faire émerger des Partenaires à Risques (RSP) capables de gérer des fournisseurs rang 2, 3, … et d’assumer les investissements de nouveaux programmes. Dans la logique de baisse de coûts, ces RSP doivent impérativement délocaliser une partie de la production en zone low-cost. De fait, 50% des achats Airbus se font en zone dollar, soit directement, soit par la chaîne de fournisseur qui a une obligation jusqu’à 20% des contrats en zone émergente (Tunisie, Maroc, Inde, Chine, Russie, Pologne, …).
LATECOERE, un leader de l’Aérostructure, a été mis en difficulté financière avec cette politique. Car si Airbus a renfloué sa trésorerie (>12 milliards d’euros), ce n’est pas le cas de LATECOERE, qui doit avancer sur ses propres deniers les investissements de l’A380, du B787, …, a subi de plein fouet l’arrêt des programmes de Dassault, d’Embraer, et soutenu son site en Tchéquie au détriment de celui de Cornebarieu qui a fermé.
Ces quelques exemples, parmi d’autres, montrent que l’URGENCE est de garder nos compétences et nos emplois industriels en Région. Tous les grands donneurs d’ordres imposent la même stratégie de délocalisation. Il faut ARRETER.
Airbus est filiale à 100% d’EADS, groupe européen dans lequel l’Etat français possède encore directement 15% des parts et la caisse des dépôts 7.5%, ce qui fait de l’Etat français le 1er actionnaire. Et pourtant, il est représenté par un banquier sans droit de vote et le conseil d’administration sera dirigé en 2012 par Arnaud LAGARDERE qui possède 7.5% mais a annoncé son désengagement. Ainsi, des entreprises stratégiques sont laissées aux mains des actionnaires et des financiers, alors qu’il revient à l’Etat de redonner un sens industriel à la conduite de ce bien commun national et européen.
L’Etat doit reprendre la main sur la conduite ultra libérale et financière de ces grands groupes qui font encore le renom de l’industrie française et européenne.
Cela doit se faire en reconstruisant un dialogue social avec les organisations syndicales.
La bataille de l’industrie ne se gagnera pas avec des méthodes de production de type « LEAN », des méthodes de management stressantes, ou la mise en concurrence des salariés avec ceux des pays « low-cost ».
La bataille de l’industrie se gagnera par une politique volontariste de l’Etat d’accompagner les grands groupes et le tissu industriel dans une recherche innovante autour des produits, en mettant les ressources au service de l’industrie et en s’opposant à sa financiarisation.
Cela peut passer par l’arrêt des licenciements boursiers, par le contrôle de l’Etat des grands groupes industriels et financiers, le soutien aux entreprises qui ne délocalisent pas, la mise en place partout de dialogue social. C’est un enjeu majeur dans le débat présidentiel.

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